Le blog d'Arta Seiti
27 Mars 2011
L’ouverture officielle de la mission militaire de la Serbie auprès de l’Otan en septembre 2010, nous conduit vers « la neutralité militaire de la Serbie », évoquée par le gouvernement de Belgrade. Lorsque le ministre des affaires étrangères serbe revendique le tableau européen de la Serbie où « la Russie n’interfèrerait pas », l’Otan demeure occultée, en arrière-plan. Ceux qui pensent que la Serbie doit adhérer à l’OTAN sont minoritaires dans le pays. Et pourtant l’adhésion à l’OTAN, revendiquée par le gouvernement belgradois, depuis quelques temps, est perçue comme un passage voire une facilité pour l’adhésion à l’Union européenne.
Quand l’amitié russo-serbe vient à se consolider une fois encore, lors du déplacement du premier ministre russe Vladimir Poutine à Belgrade, on touche à un revirement du discours politique serbe quant à son intégration euro-atlantique. Au-delà de cette amitié autant consensuelle en terme d’économie que stratégique entre les deux pays (SouthStream et Kosovo prévalent), les relations entre la Russie et la Serbie se déclinent harmonieusement au regard du contexte d’opérations militaires en Lybie.
L’OTAN qui semble susciter une apparente perception « commune » aux deux pays - la Serbie et la Lybie -, le contexte intérieur des pays n'étant guère comparable, procure de par le passé, un modèle de proximité.
A cet égard, l’articulation de l’attitude russe, s’opposant à l’intervention militaire aérienne en Lybie, conforte la Serbie, qui s’inscrit à l’occasion, dans une psychologie collective de guerre. Cela étant, brandir le patriotisme russe, en présence de Poutine, s’impose presque naturellement par rapport à tous flottements d’autres drapeaux….
Ainsi, cette relecture idéologique, marquée du sceau d’un certain populisme, au regard du contexte international et à mesure que de nouvelles donnes historiques et politiques émergent, font de la conduite politique serbe, une forme de réorganisation liée au rapport du temps et de l’espace.
Néanmoins, l’Union Européenne demeure le facteur clé qui inscrit la Serbie dans un processus plus large d’intégration régionale et européenne, elle–même constituant l’objet d’une adhésion éventuelle à l’UE mais également le sujet de rééquilibrage des Balkans occidentaux.
Reste que ce rôle serbe de balance pourrait se mettre, in fine, au profit des rapports entre les acteurs internationaux.