Le blog d'Arta Seiti

Serbie - Kosovo, ne rien céder tout en donnant des gages

Si en apparence la décision serbe sur la représentation « asymétrique » du Kosovo dans les réunions régionales, est ressentie par les chancelleries occidentales et par l'UE en particulier comme la consécration d'une volonté de dialogue, il ne faut pas en exagérer la portée.

1. Le contenu de la décision serbe témoigne de l'acceptation des accords contractés antérieurement démontrant ainsi la continuité de l'Etat serbe au regard de ses engagements internationaux.

2. Le conflit d'interprétation qui demeure à ce jour non résolu, confère à la position serbe une résonnance ambiguë.
A cet égard, l'habileté du gouvernement serbe a consisté à donner des gages de bonne volonté à moindre frais puisque sur le fonds sa position demeure inchangée.

1. Une opération tacticienne permet à la Serbie de cultiver les vertus du dialogue entre Belgrade et Pristina.

2. Mais derrière cette déclaration apaisante qui a suscité un chœur de louanges, la Serbie demeure ferme quant à la non reconnaissance du Kosovo en tant qu'Etat.
Convenons ainsi que la première visite du premier ministre et ministre de l’Intérieur de la Serbie, Ivica Dacic, à Bruxelles, permet au gouvernement serbe de gagner certes du temps en donnant des gages à l’UE. Néanmoins, la mise en œuvre de l’accord Belgrade-Pristina s’agissant de la participation du Kosovo dans le cadre régional, octroie ainsi aux accords signés une légitimité reconnue par la partie serbe.

Il faut souligner que le Kosovo continue de dépendre de la tutelle euro/occidentale pour l’instant. A cet égard, si la Serbie donne un gage d'ouverture motivée par sa volonté de poursuivre le processus d'adhésion à l'UE, elle persiste dans la non reconnaissance du Kosovo.

Au-delà des considérations idéologiques qui inspirent l'attitude serbe, rappelons que la Serbie, sur un plan purement juridique, s'appuie sur le fait que le Kosovo ne dispose encore à ce jour de tous les attributs d'un Etat souverain.

En attendant que le Kosovo construise un Etat de droit et mette fin à ses clivages politiques internes, espérons que les garanties de la Serbie sur l’application des accords signés et la poursuite du dialogue, ne soient pas formelles et ne relèvent pas simplement d'une pieuse incantation sans conséquences.

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