Le blog d'Arta Seiti
22 Octobre 2010
« Ce qui fait le charme et l’attrait de l’Ailleurs, de ce que nous appelons exotisme, ce n’est point tant que la nature y soit plus belle, mais que tout nous y paraît neuf, nous surprend et se présente à notre œil dans une sorte de virginité » - André Gide
Voici l’histoire d’un jeune émigrant albanais. Il vit en Angleterre, depuis une dizaine d’années.
Il cherche l’âme sœur.
Ce sont les pages de la presse albanaise qui m’offrent le récit de cet appel de la masculinité. Après avoir connu maintes relations, un jeune homme, décide de se marier. « Les Anglaises ne jouent pas le même rôle dans la famille, et ne remplissent pas les tâches comme les Albanaises », constate- t- il.
Que des Albanaises ! Il ne voudrait que des Albanaises, provenant de sa ville natale, Korça, située dans une région du sud-est de l’Albanie.
A l’âge de trente ans, il se décide donc à revenir, dans sa ville natale pour chercher une femme.
Il aspire à une perpétuation des lignées albanaises. Une détermination d’appartenance au sang albanais. Mais cette fois-ci, le jeune homme fait un vœu singulier. C’est un vœu de virginité. Sa femme doit être vierge. C’est un impératif. Personne avant lui, n’aurait dû l’avoir touchée !
Malédiction ! Il ne dispose seulement de trois semaines. Il lui est impossible de prolonger son séjour, car il travaille en Angleterre… Il rôde, mais cette errance ne lui apporte rien. En fumant ses « Gauloises » qu’il a apportées de l’étranger, il s’attriste et avoue : « je n’y arrive pas… elles sont soit très jeunes …soit elles ne me conviennent pas ! ».
Comment choisir la femme ?
Le choix de la femme pour le jeune homme ne procède pas, à mon avis, du Kanun ou du code coutumier (Lek Dukagjin), comme l’article en albanais le laisse entendre. Bien que le fait « d’être du même sang », soit au fondement du lien social des sociétés balkaniques ( et pas seulement d’ailleurs), le symbole du mariage, comme une existence de lignage, est une pratique fréquente qui provient particulièrement de l’isolement d’une société patriarcale où la domination masculine est prégnante.
***
Les vierges « jurées» albanaises sont trop âgées pour lui.
Sans un mot, sans sourire, il retourne bredouille en Angleterre.
Le cerveau essoré, il est honteux, car il pense à ses parents qui vivent avec lui.
La vierge semble s’éloigner de ses pensées.
De la vertu imaginaire !
Ses cousins de Korça lui ont promis pourtant un mariage arrangé.
Ceci marquera un tournant dans l’histoire de notre voyageur.
Il aspire désormais aux noces qu’il va célébrer et aux bons repas de famille !
Noces probables ! Haut les cœurs !