Le blog d'Arta Seiti
4 Avril 2011
Si j’étais moderne,
Je ne vivrais pas dans la crainte permanente de rater un changement. Je laisserais passer l’héritage du passé, le politique, l’imaginaire, les représentations, je n’éprouverais pas de mépris ni de dédain pour l’altérité, l’animal, le fou. Ils me seraient complètement indifférents.
Je serais civilisée. J’aurais crié : « Bienvenue dans le désert du réel » - et Harry Potter, les coachs, la techno, l’américanisme m’auraient donné raison.
Si j’étais moderne,
je serais une révoltée ayant rompu avec les traditions, mais aucunement athée ni pratiquante. J’appartiendrais à une force inextricable que seules les sociétés balkaniques peuvent fabriquer, à une force qui ne puisse être réductible aux normes de gouvernance.
Je ne vivrais pas dans le conflit éternel et ethnique.
Je n’aurais pas connu l’archaïsme, le primitivisme, la violence, le nationalisme et serais pour la liberté individuelle.
Me sentir exister pour le pire et le meilleur.
Si j'étais moderne,
je n'aimerais rien tant que passer « une vie liquide » et je n’accepterais point la relecture de l’histoire et du passé. Ils me seraient totalement indifférents aussi.
Si j’étais moderne,
je ferais partie de ceux qui résistent et de ceux qui pensent que l’histoire des peuples balkaniques ne s’est jamais réalisée.
Si j’étais moderne,
je serais prête à le devenir.